Jigorō Kanō

Les origines du Judo

La pratique des Arts Martiaux au Japon est très ancienne et traditionnelle ; mais les origines sont noyées dans la légende.

Le Ju-Jutsu (Jiu-Jitsu est l’écriture occidentale) par exemple fut connu sous différents noms (Yawara, Taï-jutsu, Wa-jutsu).

Le plus ancien texte connu avec le mot Yawara date de la fin du XIème siècle, mais concerne un combat de Sumo.
Par des recherches dans le BUJUTSU RYU SOROKU (biographie des fondateurs des diverses écoles d’Arts Martiaux), il serait juste de conclure que le Ju-Jutsu commença à prendre forme vers la fin du 16ème siècle. Si durant l’époque féodale les Arts Martiaux eurent une place considérable, les premières années de l’Époque de Meiji (1868 environ) avaient fait table rase partout, méprisant, négligeant, rejetant tout ce qui venait de l’époque ancienne, que ce fut bon, mauvais, beau ou laid.

C’est ainsi que lorsque Jigorō Kanō décide de s’initier aux techniques du Ju-Jutsu vers 1873 il ne trouve pas de professeur, et on lui signifie que pour un futur intellectuel il ne doit pas perdre son temps pour « un art révolu et vulgaire ».

Pourtant cet adolescent intelligent mais peu habile aux sports, sait qu’il tient là le seul moyen de se transformer et de devenir l’égal de ses camarades d’Université qui ne lui accordent pas la considération à laquelle il aspire.


En 1877 il devient le disciple de Hachinosuke FUKUDA, et c’est un élève attentif. Le Ju-Jutsu est encore à cette époque très dur du point de vue de la force physique, et les pratiquants se livrent à des combats très violents où la force est plus importante que la technique. Déjà il pense, lui qui est inférieur physiquement, à des techniques plus subtiles.

Lorsque le maître FUKUDA meurt, il devient disciple au Dojo de Mataemon ISO qui possédait un style et une technique parfaits comme le dit longtemps Jigorō Kanō…

D’école en école de Judo, Jigorō Kanō acquiert un grand héritage technique qu’il étudie consciencieusement.
Puis Maître KANO peut ainsi créer plusieurs Dojo successivement, dont le premier KODOKAN vers la 15ème année de Meiji (environ 1883). Pour lui le nom de Ju-Jutsu a fait place au nom de Judo.

Il est vrai que ce qu’il enseigne est loin du Ju-Jutsu d’autrefois. Il dit lui-même que la technique atteint sa perfection vers la 20ème année de Meiji et le côté spirituel se développe peu à peu.

Si le public ne différencie pas nettement le Judo de Me KANO et le Ju-Jutsu des autres écoles, les maîtres de celles-ci lui gardent rancune car son école prospère pendant que les leurs subsistent avec peine. Il en résulte un Dojo-Yaburi (défi entre écoles).

Shiro SAIGO déjà disciple de Maître KANO, entre dans la légende en triomphant de Matsugoro OKUDA grâce à sa technique de YAMA ARASHI.

C’est vers cette époque que l’on se met à parler du KODOKAN et de ses quatre plus forts, Tsunejiro TOMITA le disciple et domestique de Maître KANO depuis l’université, Shiro SAIGO, Sakujiro YOKOYAMA, Yoshiaki YAMASHITA qui contribuent à la renommée du KODOKAN.

Grâce à leurs combats glorieux, l’enseignement du Judo de Maître KANO triomphe des autres écoles de Ju-Jutsu.


 

Vers la 20ème année de Meiji (1888) le Maître explique et développe, sous forme de conférences au KODOKAN, les trois points principaux de son Judo :

  • le Judo comme sport
  • le Judo comme éducation physique
  • le Judo comme morale

Le Ju-Jutsu des anciennes écoles était fait de force physique ; celui du KODOKAN au contraire est composé de techniques fondées sur les lois de la mécanique.

Dans la démonstration organisée au temple Yayoi-Jinja, qu’on appelle « le Grand Match de Tozuka » le succès du KODOKAN fut total et c’est une date (1890) qui reste mémorable dans son développement.

Pour les disciples de Maître KANO les victoires se succèdent, même sur les maîtres de la Préfecture de Police.

Certains pensèrent qu’il fallait répandre le Judo dans tout le Japon, mais aussi dans le monde. Des sections du KODOKAN se créèrent à Nirayama puis Etajima dirigées par TOMITA et YAMASHITA.

En septembre de 1889, des cours de Judo furent même institués à l’école des Officiers de Marine…

Maître KANO continua ses conférences pour faire connaître les principes de bases du Judo du KODOKAN ; il partit en Europe et quelques-uns de ses disciples TOMITA, YAMASHITA aux Etats-Unis…

A partir de cette époque bien des branches du KODOKAN apparurent ; la seconde étape du KODOKAN, l’étape moderne, commençait.

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